Book review: Rouvrir le roman

Rouvrir le roman

📚 Rouvrir le roman,
by Sophie Divry
French nonfiction/ Book about books /
Literary criticism
February 8, 2017
Les Éditions Noir sur Blanc
208 pages
Read with French student F.

I hadn’t opened a literary criticism book for a while, and I had seen good things about Rouvrir le roman (not sure where), so I decided to read it with one of my French students who has read vastly and even attends some classes on literature.
The following is mostly thoughts that struck me in the book, and that I’m recording here for memory (mine!) sake.
Sorry if you cannot read French. The book has not been translated into English, I doubt it will ever be, and I don’t have time to translate the excerpts I’m pasting here.
The text in English is mine, all the text in French are quotations from the book.

The synopsis announces clearly what Sophie Divry is doing here:
“Ce livre a pour but de discuter quelques idĂ©es reçues qui pèsent sur la conscience de l’écrivain français contemporain qui, il faut l’avouer, a un lourd hĂ©ritage.
Cette rĂ©flexion, si elle relève avant tout de la thĂ©orie littĂ©raire, n’a au fond d’autre but que de dire que le roman n’est pas mort, et que la littĂ©rature vaut le coup. Face aux plaintes rĂ©pĂ©tĂ©es des « dĂ©clinologues » qui ne prouvent que leur propre perte de foi et laissent le lecteur dans un dĂ©couragement dĂ©mobilisateur, Sophie Divry propose des solutions pour refaire du roman un lieu de recherche et d’aventures. Elle partage ses idĂ©es pour une littĂ©rature plus exigeante, plus vivante et plus tenace, plus nĂ©cessaire aux auteurs comme aux lecteurs.”

Les écrivains sont une sorte de bande « collaborative », chacun ajoutant une strate au travail accompli par les autres .
Il [le roman] est, comme disait Virginia Woolf, « le plus hospitalier des hôtes », réfractaire à toute limite.

CHAP 1 : LE STYLE N’EST PAS L’HOMME : Pour une pluralité stylistique
C’est une des spécificités de l’expérience littéraire : être embarqué dans un rapport au langage qui nous arrache de celui de tous jours.
Il faut être original, mais pas marginal, il faut une écriture élaborée mais limpide, un style identifiable mais sans outrances.

Il s’engage dans une dure bataille entre les conventions de sa langue nationale et son monde intérieur.

Le risque alors est de garder, tout au long de son œuvre, les mêmes habitudes d’écriture…
les maisons d’édition ont intérêt à présenter des produits reconnaissables et distinctifs sur un marché très concurrentiel.
pluralité stylistique à l’intérieur même d’un genre ? un style qui correspondrait au texte seul ?

Ces incursions auraient l’avantage de s’opposer au mouvement d’hyperspécialisation en cours dans nos sociétés, mouvement dans lequel est entraînée la littérature et où elle risque, à proprement parler, de perdre des plumes.

CHAP 2: TUER LE NARRATEUR AVEC LE PASSÉ SIMPLE ? LA PULSION DES JUGEMENTS BINAIRES

Son [Bergounioux] postulat est que les événements politiques, ancestraux comme conjoncturels, se retrouvent dans les œuvres des écrivains qui ne sont pas libres d’écrire de manière détachée de ce contexte. = really ??!!

Je pense que beaucoup d’écrivains de ma génération sont maintenant fatigués du présent de l’indicatif, par exemple.
= I may be a dinosaur, I still enjoy it very much, for me it makes the novel so much more alive and dynamic.

Ce Bergounioux a des idées extrêmes : « Le roman, cette épopée dégradée de la bourgeoisie, est mort»
= No kidding !

There’s a whole section on Annie Ernaux. (Venger sa race).
L’inspiration des pauvres ne rend rien aux pauvres.
« L’écueil est alors de finir mémorialiste.” “le risque du misérabilisme » « petit écrivain pour petites gens »
« On verra alors ces livres une écriture qui rafraîchit la littérature par un bain de jouvence de renouveau lexical, de thématiques neuves. »
I don’t experience Ernaux’s writing as refreshing the novel, I actually have a hard time considering her works as novels – see my argumented position on this in my review of The Years.

There are lots of points on the social/political role of authors.
« livres qui réveillent les consciences, qui nous interpellent ».
« La littérature est toujours engagée”. “Chaque livre est porteur d’un cri bien à lui ».
« les poètes ne jouent plus aucun rôle social”.
And on whether or not an author is autonomous :
« Je pense au contraire que la littérature n’est pas autonome, ni par rapport à l’idéologie ni par rapport à l’État, et que les écrivains ne sont pas aussi libres qu’ils le voudraient, qu’ils le pensent, qu’ils s’imaginent, ni par rapport à leur éditeur et à leur public, ni par rapport au sens moral qui empreint leur texte. »
« la censure par la non-rentabilité économique n’est pas moins fatale à l’art que la censure morale, politique ou religieuse. »

On connection with readers:
« L’idée la plus commune est que le grand public est un troupeau qui lit n’importe quoi, se trompe, guidé par des goûts médiocres et populistes. »
« un écrivain n’est pas quelqu’un qui écrit. Un écrivain est quelqu’un qui est lu par d’autres personnes que sa famille, donc publié. »

« La question du contenu moral de la littérature n’est plus première. Ce serait importer une contrainte non spécifique dans son art. Le problème, c’est que le lecteur ne l’entend pas de cette oreille. Car si cette irresponsabilité semble acquise, on ne se débarrasse pas facilement de la question de ce que dit la littérature, de ce dont elle parle, et dans quelle tonalité. »
« On aura beau expliquer aux lecteurs que, même inconsciemment, c’est le style qui rend ces personnages passionnants, ils continueront à demander beaucoup plus à la littérature qu’un simple « bon moment » esthétique ou même divertissant. »
« Est-ce un échec de constater que les lecteurs vivent certaines lectures comme une interpellation existentielle autant que comme une jouissance esthétique ? »

Chap 5 : Pour des romans  à haute dose – Sortir de la voie soustractive
La question qui se pose est : comment hériter avec intelligence des recherches du passé sans qu’elles vous dictent vos formes ni se transforment en nouveau conservatisme ? Comment transmettre sans figer ?

Définition de Carlos Fuentes:
« … le roman est une recherche verbale de ce qui attend d’être écrit».
… ce sur quoi il est profitable que les écrivains s’attardent afin de comprendre ce qui nous arrive….
…inventer quelque chose qui tentera de dire mieux notre époque et notre condition.

Seconde partie : Sur quelques chantiers
Un écrivain, comme une société, comprend lentement ce qui lui arrive.
Le roman se rouvrira, loin des codes et des modes, s’il garde l’ambition de dire des choses inédites sur nos sociétés,

Here are her suggestions :
 Bousculer la typographie (some cool examples are given !),
L’esprit de non-sérieux (sorry, his does not work for me. “le comique est un ferment intellectuel majeur dans la création artistique. » I dare to disagree).

Her third suggestion makes more sense to me : créer des images nouvelles.
C’est justement parce que nous sommes bombardés d’images toutes faites que nous avons besoin de comparaisons nouvelles, d’analogies surprenantes et de métaphores inventant des usages inouïs de mots. Les images publicitaires ou télévisuelles s’imposent à nous dans leur immédiateté. Les comparaisons littéraires suggèrent ; elles nous laissent imaginer. Il serait donc extrêmement dommageable que le trop d’images contemporain finisse par tuer les seules images qui vaillent : celles qu’on ne voit pas.

Then she focuses on the punctuation and presentation of dialogs, though I don’t really see the modernity of this, as a good amount of authors have already dared be different in this respect for a few centuries.

Her last reflections are on the place of narration in the novel.

The conclusion reveals well why the book didn’t awe me:
Mais, au moment de finir cet ouvrage, je voudrais partager un regret. Celui de m’être sentie souvent incapable d’affronter les questions les plus fondamentales concernant l’art du roman.
= Why then not having tried at least to focus on these essentials issues instead, whatever they may be?

Here are my final thoughts on Rouvrir le roman:

I found some ideas interesting, but not that new. Maybe a writer would enjoy it better than me as a reader.
Plus, I have never doubted that the novel is still alive, and fully so, so it was like “preaching to a convert” as we say in French.
The part I enjoyed most was using this book as a spring board to share thoughts about literature with my student, especially on the connection between literature and culture, and the role of authors in our world and society. Do they have a role? Should they? If so, which one?

Another positive element of the book is that it contains lots of examples, taken from French or world literature, so I ended up checking about quite a few, and even added several books to my TBR – come to think of it, not sure it’s such a good thing, lol!

VERDICT: Some basic reflections on the future of the novel, and its place in our society and culture.

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3 thoughts on “Book review: Rouvrir le roman

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