Meursault, contre-enquête
Auteur: Kamel Daoud
Éditions:
Actes Sud
Parution:
2014
Pages:
155
ISBN:
978–2-330-03372-9
Genre:
Roman
À MON AVIS
To my English speaking readers:
scroll down to read a short recap and the synopsis.
It was published in an English translation in 2015, as The Meursault Investigation (Other Press).
It has recently been longlisted for the 2016 National Translation Awards (NTA) in Poetry and Prose
“Aujourd’hui, M’ma est encore vivante”.
Basé sur L’Étranger de Camus, le roman commence aussitôt par une nouvelle donne. Daoud se concentre en effet sur la victime de Meursault et lui donne finalement un nom, ce que Camus n’a jamais fait : Moussa. Il le fait parler par l’intermédiaire de son frère Haroun, qui a appris à parler en français “pour parler à la place d’un mort, continuer un peu ses phrases”, pour nous raconter ce que Moussa n’a jamais pu faire.
Haroun, âgé de 7 ans à la mort de son frère, veut souligner où est vraiment l’absurde, il veut que “la justice des équilibres” soit faite. Il s’adresse souvent au lecteur, comme on parle à un homme dans un bar.
Le livre dépasse la perspective de Camus et soulève les sujets chauds de la colonisation et de l’indépendance de l’Algérie, de la famine et des épidémies à l’époque, de “la terre perdue des ancêtres”, des rapports avec la France.
Si le colon appelle mon frère l’Arabe, c’est pour le tuer comme on tue le temps, en se promenant sans but.
Chapitre 1
Comme il n’y a pas eu d’enquête le jour du meurtre de Moussa, le narrateur ouvre une contre-enquête en essayant de se souvenir et de reconstituer les faits. Cela va l’amener à une “restitution” conduisant à de nombreux parallèles entre son sort et celui de Meursault.
Le narrateur n’est pas religieux, il déteste en fait toutes les religions, y compris l’Islam, et montre comment celui-ci a petit à petit changé son pays. Il considère les religieux comme “des gens qui répondent à la peur de l’absurde par le zèle”.
On sent une grande colère sous la voix du narrateur, qui décuple la force de l’absurde telle qu’elle était présentée par Camus. L’absurde n’est plus seulement du domaine de l’existentialisme, il s’est désormais infiltré dans toute la société et nourrit la haine.
EN DEUX MOTS :
Fascinante relecture de L’Étranger de Camus ouvrant sur de plus larges perspectives historico-sociales et projetant une lumière crue sur les événements d’hier et d’aujourd’hui.
IN OTHER WORDS:
Based on The Stranger by Camus, the novel immediately begins with a new deal: Daoud focuses on Meursault’s victim and gives him a name, which Camus never did: Moussa. Moussa speaks through his brother Haroun, who learned to speak French precisely to tell us what Moussa was never able to do, trying to bring back a semblance of justice to the whole event by doing so.
The author often addresses the reader, as one speaks to a man in a bar.
The book goes beyond the Camus’ perspective and raises the sensitive topics of colonization and independence of Algeria.
We feel great anger in the voice of the narrator, which I think intensifies the absurd as presented by Camus. The absurd is no longer the mere domain of existentialism, it has now infiltrated society and is nurturing hatred.
DE QUOI S’AGIT-IL?
Iconoclaste, le narrateur est peu sympathique, beau parleur et vaguement affabulateur. Il s’empêtre dans son récit, délire, ressasse rageusement ses souvenirs, maudit sa mère, peste contre l’Algérie – il n’épargne personne. Mais, en vérité, sa seule obsession est que l’Arabe soit reconnu, enfin.
Kamel Daoud entraîne ici le lecteur dans une mise en abîme virtuose. Il brouille les pistes, crée des effets de miroir, convoque prophètes et récits des origines, confond délibérément Meursault et Camus. Suprême audace : par endroits, il détourne subtilement des passages de L’Étranger, comme si la falsification du texte originel était la réparation ultime.
He was the brother of “the Arab” killed by the infamous Meursault, the antihero of Camus’s classic novel. Seventy years after that event, Harun, who has lived since childhood in the shadow of his sibling’s memory, refuses to let him remain anonymous: he gives his brother a story and a name—Musa—and describes the events that led to Musa’s casual murder on a dazzlingly sunny beach.
In a bar in Oran, night after night, he ruminates on his solitude, on his broken heart, on his anger with men desperate for a god, and on his disarray when faced with a country that has so disappointed him. A stranger among his own people, he wants to be granted, finally, the right to die.
The Stranger is of course central to Daoud’s story, in which he both endorses and criticizes one of the most famous novels in the world. A worthy complement to its great predecessor, The Meursault Investigation is not only a profound meditation on Arab identity and the disastrous effects of colonialism in Algeria, but also a stunning work of literature in its own right, told in a unique and affecting voice.
L’AUTEUR
The Algerian writer and journalist, Kamel Daoud is the winner of the edition 2014 of the Five Continents Prize.
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He has this fascinating lecture given at Yale, and it has English subtitles. Highly recommended
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